Une terre en novembre
Court métrage – 34 mn
Ecrit et réalisé par Charlotte Waligōra
Entre la France et la Pologne, à Auschwitz-Birkenau en novembre 2016
Planète Terre 2016, la victoire de D. T. aux Etats Unis confirme la montée des nationalismes dans le monde entier. Les enjeux sont désormais internationaux. La géopolitique en mutation des trois dernières années semble dessiner un tissu d’alliances souterraines et mouvantes qui passent par des accords plus commerciaux que sociaux, territoriaux ou culturels. L’humanité dévorée par le consumérisme, les politiques nationales et internationales menées à l’aveugle en suivant des sondages erronés (Brexit et présidentielles américaines) forment désormais un groupe humain en opposition, qui semble incapable de faire marche arrière alors qu’une société alternative et post matérielle tente désespérément de naître. La réintroduction de l’empathie et de la compassion, d’une appréhension affective du monde, d’une altérité nourrie par ces émotions à la fois naturelle et instinctive devient l’enjeu d’un avenir inespéré.
27 ans après l’effondrement du mur de Berlin en novembre 1989, la France érige le mur de Calais à la demande de l’Angleterre. La Méditerranée devient une fosse commune par indifférentisme.
Les camps d’extermination nazis situés en Pologne ou de concentration en Allemagne et en Autriche, furent les manifestations concrètes de ce que l’humain peut programmer, en terme de destruction, de guerre et de génocide, de massacres froidement décidés, organisés et perpétrés.
L’actualité politique et écologique est, au terme d’un étrange voyage en train, « confrontée » à la Terre d’Auschwitz, là où a eu lieu un des plus épouvantable massacre du XXe siècle, après les premières expériences concentrationnaires soviétiques inaugurées sous Lenine avant 1924 et poursuivies par Staline. Ce que la terre, le sol de la planète garde en mémoire, à l’heure où le Congo compte six millions de morts, après les exactions au Sud Soudan et au Rwanda, à l’heure où la guerre de Syrie et le siège d’Alep se poursuit sous les bombardements dont l’origine est discutée dans la presse internationale, à l’heure où le Yemen est ravagé, où le 7e continent de plastique flotte toujours à la surface du Pacifique Nord, et où le Rio Doce a été anéanti par la rupture d’un barrage de rétention de déchets miniers de la société Samarco au Brésil, entre autres, forme l’espace d’une réflexion où la question de l’empathie et de la compassion, sans aveuglement, de la nécessité de cultiver et de réactiver une conscience universelle est impérieuse.
A Madame Simone Veil
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